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Blaise Pascal
Mathématicien, physicien, philosophe et théologien visionnaire
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Blaise Pascal est un célèbre mathématicien, physicien et philosophe français du XVIIe siècle. Il est né en juin 1623 à Clermont-Ferrand, dans le centre de la France. Son père, Étienne Pascal, est un magistrat. Il est le président du tribunal fiscal de la ville et collecte les impôts. Blaise Pascal aime étudier les mathématiques pendant ses loisirs. Sa mère, Antoinette Begon, est morte trois ans après la naissance de son fils.
Dès son enfance, Blaise Pascal montre d’importantes capacités intellectuelles. Son père se charge de son éducation et s’installe à Paris.
Blaise Pascal écoute les savants qui rendent visite à son père. Il développe alors une grande passion pour les sciences. En l’absence de livres, il étudie seul. Il ne connaît que la simple définition des mathématiques. Pourtant, à 12 ans, il trouve par lui-même les trente-deux premières propositions d’Euclide*. Par la suite, ses travaux rencontrent beaucoup de succès. Ils attirent l’attention du grand mathématicien René Descartes. Le génie de Blaise Pascal se révèle dans différentes disciplines: les mathématiques, la physique, la philosophie et la théologie.

La machine à calculer
C’est dans le domaine des mathématiques que débute le génie créatif de Blaise Pascal. Il invente la première machine à calculer de l’histoire en 1642.
Son objectif est d’apporter de l’aide aux comptables. Il observe le travail difficile de cette corporation à travers l’emploi de son père qui est, rappelons-le, receveur des impôts. Les comptables passent beaucoup de temps à effectuer les calculs en utilisant des jetons. Blaise Pascal associe ses talents de mathématicien et de physicien pour concevoir le mécanisme de cette machine. Elle est capable d’effectuer des additions et des soustractions. Cette invention s’appelle d’abord Machine arithmétique, puis, Roue de pascaline et enfin Pascaline.
Blaise Pascal améliore son invention de nombreuses fois. Il existe plus de vingt variantes de sa machine à calculer. Cependant, elle ne rencontre pas le succès commercial car elle est très chère. On peut observer un de ces modèles au musée des Arts et Métiers à Paris.
Le triangle de Pascal
Toujours dans le domaine des mathématiques, le triangle de Pascal représente une avancée. Sa théorie est connue depuis plusieurs siècles. C’est Blaise Pascal qui en démontre les propriétés dans le Traité du triangle arithmétique en 1654. C’est pourquoi ce triangle en a gardé le nom. Son usage en mathématiques est déterminant dans la manipulation des nombres complexes.
Dans ce même traité, Blaise Pascal apporte une forte contribution à l’élaboration de la science des probabilités. Il collabore avec un autre mathématicien, Pierre de Fermat. Leurs travaux aboutissent à ce qui est appelé la géométrie du hasard. L’étude porte en effet sur l’analyse des jeux de hasard. Ces recherches aideront, plusieurs siècles plus tard, à fonder la théorie des probabilités.

La Loi de Pascal
La physique n’échappe pas au génie créatif de Blaise Pascal. Ses recherches l’amènent à décrire le phénomène de pression des fluides en 1651. Sa publication est appelée Loi de Pascal. Elle a permis de concevoir, par exemple, la presse hydraulique, le baromètre et la seringue. Blaise Pascal utilise la presse hydraulique en 1654 pour assécher les marais de la région du Poitou, dans le sud-ouest de la France. Ces applications pratiques sont restées dans notre quotidien. Elles ont contribué à l’évolution de la science et de l’industrie.
Le carrosse à cinq sols
Sa dernière invention est le fruit de ses observations de la vie quotidienne. Il s’agit du carrosse à cinq sols.
Blaise Pascal constate que seules les personnes les plus fortunées peuvent posséder et entretenir un équipage avec des chevaux et des carrosses. Pour la quasi-totalité des Parisiens, il est très long et pénible de se rendre d’un point à un autre de la capitale. Pour la première fois dans l’histoire des transports en commun, le système de Blaise Pascal propose des itinéraires fixes avec stations et changements. En mars 1662, cinq lignes relient les quartiers de Paris.
Le tarif à cinq sols (ou cinq sous) est fixe et peu élevé. Cependant, le concept ne rencontre pas de succès. Il est dédaigné par les plus riches. Les plus pauvres vivent près de leur lieu de travail et n’ont pas de besoin régulier de moyen de transport.
Blaise et le sens de la vie
Cet intérêt pour la vie de ses contemporains montre combien Blaise Pascal était ancré dans son siècle. C’était un scientifique qui s’interrogeait sur la religion et le sens de la vie.
En effet, en 1654, il est victime d’un terrible accident et frôle la mort. Il vit alors une expérience mystique qui l’incite à se tourner vers la religion. Il choisit un prêtre janséniste pour guide spirituel, Antoine Singlin. Il fait de nombreuses retraites à l’abbaye Port-Royal des Champs à Paris à partir de 1655.
Il établit sa doctrine philosophique à cette époque. Elle est centrée sur l’opposition des deux éléments fondamentaux de la connaissance. Il s’agit de la raison et de la logique d’une part, des émotions et de l’intuition, d’autre part. Cette façon dont l’être humain évolue, entre deux extrêmes, est l’objet principal de la philosophie de Blaise Pascal.

Cette doctrine est présentée dans Les Provinciales (1656-1657) et les Pensées. Celles-ci sont un ensemble de notes publiées à titre posthume en 1670.
Les Provinciales sont des lettres ouvertes écrites sous le pseudonyme de Louis de Montalte. Elles ont pour objectif de prendre le parti d’un ami janséniste, Antoine Arnauld. Celui-ci est menacé d’une condamnation par l’Église catholique. Prenant à témoin l’opinion publique, elles critiquent la morale laxiste des Catholiques et plus particulièrement des Jésuites.
Dans ces dix-huit lettres en partie fictives, Blaise Pascal fait preuve d’une grande qualité de style. Il maîtrise à la fois la rhétorique et l’humour. Cela suscite même l’admiration de ses adversaires, tel que Voltaire un siècle plus tard. Certaines lettres développent les idées les plus hautes de la réflexion de Pascal, notamment l’éternel combat de la violence et de la vérité. Les Provinciales paraissent d’abord sous forme de brochures imprimées clandestinement. Ensuite, elles sont réimprimées en volumes collectifs. Elles sont également traduites en latin pour être lues dans d’autres pays.
Le succès est si important que Blaise Pascal doit se cacher pour échapper aux recherches de la police et des Jésuites. La Bibliothèque du Patrimoine de Clermont conserve au moins une impression de chacune des dix-huit lettres.
Les Pensées
Le recueil intitulé Pensées rassemble des fragments de notes. Blaise Pascal les destinait à un traité théologique. Il souhaitait décrire ses réflexions sur la religion chrétienne. Sa mort prématurée en août 1662 l’empêche de terminer la rédaction de cet ouvrage. Le recueil compte environ un millier d’entrées.
Parmi les sujets abordés, on retrouve l’incapacité de l’homme, selon lui, à atteindre la vérité. Blaise Pascal met en cause le péché originel et donne comme exemple, parmi d’autres, l’imagination. L’imagination, écrit-il, conduit l’homme à croire des choses vraies alors qu’elles ne le sont pas du point de vue de la raison. L’imagination donne l’illusion du bonheur. Elle entraîne la vanité et la recherche de la gloire.
Blaise Pascal compare l’homme à un roseau. Il est faible, une simple goutte d’eau peut le tuer. L’univers peut l’écraser. Mais l’homme est plus noble que l’univers car il sait qu’il meurt. L’univers ne le sait pas. Il en conclut que l’homme tire sa force de sa capacité à penser. Il est un roseau pensant.
La citation la plus célèbre reste Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. Elle ne fait pas référence au sentiment amoureux. Elle évoque la croyance religieuse de Blaise Pascal selon laquelle le cœur est la meilleure voie d’accès à Dieu. Il estime que la raison est trop limitée.
La première publication en 1670 a immédiatement connu un grand succès.
Touchant théologiens, moralistes, poètes, romanciers, essayistes ou dramaturges, l’œuvre a suscité d’innombrables commentaires, rejets et réponses. À ce jour, il existe plusieurs centaines d’éditions. Le texte a été traduit dans de nombreuses langues.
Blaise Pascal a beaucoup apporté à la science. Ses découvertes et ses inventions ont donné naissance à des outils encore largement employés.
Cependant, c’est à ses écrits qu’il doit sa renommée. La précision et la simplicité de son style n’ont d’égales que son humour et son art à manier l’ironie. Bien que décédé à l’âge de 39 ans, il a laissé au monde un héritage inestimable.
* Euclide est un mathématicien de la Grèce antique. Son traité de mathématique pose les fondements de l’arithmétique et de la géométrie.
Dictionnare
savant (nm), savante (nf) – scientist
comptable (nmf) – accountant
jeton (nm) – chip
aboutir (v) – to lead to
jeux (nmpl) de hasard – games of chance
presse (nf) hydraulique – power press
assécher (v) – to drain
marais (nm) – swamp
carrosse (nm) – coach
entretenir (v) – to maintain
pénible (adj) – tiresome
dédaigné, e (adj) – looked down
ancré, e (adj) – anchored
frôler (v) la mort – to come within a hair’s breadth of death
paraître (v) – to be published
clandestinement (adv) – secretly
roseau (nm) – reed
écraser (v) – to crush
essayiste (nmf) – essay writer