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L’histoire du calendrier

Des astres à l’agenda

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Depuis toujours, l’homme cherche à prendre le contrôle du temps. Bien avant la technologie, l’écriture et les bouliers, l’Homme observait les mouvements des astres. La Lune et le Soleil étaient des repères pour les cultures. Aujourd’hui, la variété des calendriers repose toujours sur les mouvements de ces planètes. 

Les premières traces de calendriers datent de la Mésopotamie et de l’Egypte antique vers le 3^e millénaire avant notre ère. Ils étaient basés sur les cycles de la Lune. Plus tard, ils ont été modifiés pour intégrer les cycles du Soleil.  Ils étaient ainsi plus proches du cycle des saisons. Cependant, il fallait les réajuster régulièrement. Les premières mesures astronomiques sont réalisées par les Grecs anciens. Ils ajoutent régulièrement quelques jours à la fin de chaque cycle.

Le calendrier romain

Lecalendrier romain trouve son origine dans celui des Étrusques présents dans le nord de l’Italie à partir du 15^e siècle avant notre ère. Il comptait dix mois pour un total de 295 jours. Petit à petit, des mois et des jours sont ajoutés. C’est ainsi qu’apparaissent les mois de janvier et février. L’année débute en mars, mois de célébration du dieu de la guerre.

Cependant, les ajustements sont trop fréquents et laissés à l’appréciation des papes. Ils sont plus politiques que scientifiques. Le désordre engendré a éloigné l’objectif initial: accorder la mesure du temps au cycle des saisons.

Le calendrier julien

En 46 avant notre ère, Jules César réforme le calendrier romain en collaboration avec un astronome. Il introduit un cycle de quatre ans. Les trois premières années comportent 365 jours, la quatrième en compte 366, le jour supplémentaire est ajouté au mois de février. Les saisons et les équinoxes ont désormais une date fixe.

Lecalendrier julien est né. Imposé dans l’Empire romain, il a été adopté par la chrétienté. 

Le calendrier grégorien

Certains calculs ont dû être revus. Une lente dérive de onze minutes par an a entraîné un décalage de onze jours au 16^e siècle. C’est le pape Grégoire 13 qui lance une nouvelle réforme: il supprime dix jours pour que les dates coïncident de nouveau avec les dates des saisons. Le lendemain du jeudi 4 octobre 1582 est le vendredi 15 octobre 1582.

Pour éviter que la dérive ne se reproduise, il supprime certaines années bissextiles. À l’avenir, seules les années séculaires divisibles par 400 restent bissextiles. Ce sera donc l’année 1600 puis l’année 2000 puis l’année 2400, etc. Lecalendrier grégorienest suffisamment précis pour que la dérive soit stabilisée pour les 10 000 années à venir.

Les pays catholiques ont rapidement adopté ce nouveau calendrier. Pour les autres pays de la chrétienté, cela a pris plus de temps. Par exemple, la Grande-Bretagne et la Suède ne sont passées au calendrier grégorien qu’en 1752. Certaines Églises orthodoxes utilisent toujours le calendrier julien. 

Actuellement, il y a treize jours d’écart entre le calendrier grégorien et le calendrier julien.

Selon les religions et les cultures, plusieurs dizaines d’autres calendriers sont utilisés. Les événements récurrents sont à des dates mobiles du calendrier grégorien comme le nouvel an chinois ou le début du ramadan.

Les échanges internationaux nécessitent une mesure du temps universel et se basent sur le calendrier grégorien.

Morts le même jour… mais pas vraiment!

William Shakespeare et Miguel de Cervantes sont tous les deux morts le 23 avril 1616. Pourtant l’un est mort avant l’autre.

Shakespeare est mort le 23 avril 1616 en Angleterre, où la réforme grégorienne n’a été appliquée qu’à partir de 1752. Il s’agit donc du 23 avril julien. 

Cervantes est mort le 23 avril 1616 en Espagne, où la réforme a été appliquée dès 1582. Donc il s’agit ici du 23 avril grégorien. 

Puisque l’écart entre les deux calendriers est de dix jours et que l’année 1600 est bissextile, Cervantès est mort dix jours avant Shakespeare!

Les unités de la mesure du temps

Les unités naturelles sont:

• le jour, en rapport avec la rotation de la Terre;
• le cycle des saisons déterminé par la révolution de la Terre, c’est-à-dire son mouvement autour du Soleil; 
• les lunaisons qui sont les différentes phases de la Lune.

Les autres systèmes de subdivisions sont totalement arbitraires.

• L’ère calendaire désigne une période marquée par un événement historique important ou fondateur. Celui-ci sert de point de départ et, par convention, est considéré comme l’an un dans une chronologie.
• Le siècle a une durée de 100 ans. Les années séculaires (1800, 1900, par exemple) sont les dernières de leur siècle. En effet, tous les décomptes commencent à l’an un. Ainsi, le 21^e siècle a commencé le 1^er janvier 2001.
• Le lustre a une durée de cinq ans. Il faisait référence à la périodicité des recensements sous l’Empire romain. C’est un terme désormais obsolète.
• La semaine a une durée de sept jours. Elle correspond à peu près à celle d’une phase de la Lune.

Les calendriers spécifiques à la France

Le calendrier révolutionnaire débute le 22 septembre 1792, soit le 1^er vendémiaire de l’an un. Appelé également calendrier républicain, il n’entre en vigueur que le 15 vendémiaire an deux (6 octobre 1793). La volonté est de prendre des distances avec la monarchie et le christianisme. Il s’agit également de se montrer moderne et d’appliquer le système métrique. Les mois sont divisés en périodes de dix jours. Les jours et les mois changent de nom et font référence au monde agricole. Enfin, “l’ère des Français” est proclamée, ce qui entraîne une nouvelle numérotation des années.

Lorsque Napoléon arrive au pouvoir, il souhaite faire de la religion catholique une religion d’État. Petit à petit, il modifie le calendrier républicain qui est abrogé définitivement le 1er janvier 1806. C’est le retour du calendrier grégorien.

L’année scolaire a aussi son calendrier. Les cours commencent au début du mois de septembre et se terminent à la fin du mois de juin. Les vacances en relation avec les trois saisons ne sont pas aux mêmes dates sur tout le territoire. Celui-ci est divisé en trois zones. Les petits Français ne partagent donc pas les mêmes périodes de vacances à l’automne, en hiver et au printemps. Seules les vacances de fin d’année civile, dites de Noël, sont communes pour faciliter les fêtes de famille.

Ce calendrier scolaire détermine toute la vie culturelle et associative du pays, des spectacles aux compétitions sportives.

Enfin, pour des raisons historiques, les périodes de soldes sont également régies par un calendrier. Les dates des promotions officielles diffèrent selon les régions. Le calendrier des soldes est déterminé par l’État français.

Le calendrier trouve ses racines dans l’observation de phénomènes astronomiques. La Lune et le Soleil sont les indicateurs majeurs de l’évolution de la nature selon les cycles immuables des saisons. Mis en place par l’Empire romain puis l’Église catholique, il est désormais d’usage universel. Ce repère temporel répond au besoin de l’Homme de maîtriser le temps tout en tenant compte des phénomènes naturels.

Le saviez-vous?

Jusqu’à l’époque romaine, l’année commence le 1^er mars.  Les Romains ont déplacé le début de l’année au mois de janvier pour des raisons politiques, au 2^e siècle avant notre ère. L’élection des consuls était un évènement majeur qui se déroulait en janvier. Il a paru logique de calquer l’année civile sur la durée du mandat des consuls. Par ailleurs, le mois de janvier célèbre le dieu Janus qui est représenté avec deux visages: l’un regarde le passé, l’autre est tourné vers l’avenir. Cette symbolique s’accorde très bien avec un changement d’année.

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