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Le Petit Prince – Un conte
philosophique
Un voyage de découverte de soi, de l’amour et de ce qui compte vraiment dans la vie
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Le conte du Petit Prince peut être utilisé pour développer des réflexions philosophiques sur des thèmes variés. Le conte philosophique est un genre littéraire du 18e siècle, utilisant un univers fictif pour délivrer un message, tout en le détournant par la parodie, l’absurde, la satire. C’est une critique, un message ou simplement un partage d’idées. Il est utilisé pour éviter la censure politique ou religieuse de l’époque.

Saint-Exupéry s’est inspiré de ce genre littéraire, bien que ses enjeux ne soient pas les mêmes que Voltaire. Il utilise également la technique du regard étranger, inauguré par Montesquieu, qui par sa naïveté, feinte ou réelle, porte une critique souvent acerbe de la société.
On retrouve le regard enfantin du petit prince, qui lui permet de conclure, après avoir visité six planètes que les grandes personnes sont décidément très bizarres. Cela nous rappelle cette expression populaire: la vérité sort de la bouche des enfants, parfois utilisée pour faire passer un message qu’un adulte ne se permettrait pas de dire.
Ainsi, le petit prince ose dénoncer les comportements du roi, du vaniteux, du buveur, du businessman et du géographe. La force du conte est de pouvoir donner la parole à des personnages dépourvus de raison dans le monde réel, par exemple, les animaux. En l’occurrence, Saint-Exupéry utilise le renard et le serpent pour faire passer des messages philosophiques. Ils vont dévoiler des vérités éternelles basées, non pas sur la raison ou la déduction (humaines), mais sur l’intuition et le cœur. Ainsi, Saint-Exupéry s’est intéressé aux concepts universels que sont l’imaginaire, l’amitié, l’amour, la mort ainsi que nos émotions pures, indépendamment de tout raisonnement comptable (jugement, matérialisme, vanité).
L’imaginaire (chapitre 1)
“Mon dessin ne représentait pas un chapeau. Il représentait un serpent boa qui digérait un éléphant”.

Le raisonnement comptable, ou monde des adultes (chapitre 4)
“Les grandes personnes aiment les chiffres. Quand vous leur parlez d’un nouvel ami, elles ne vous questionnent jamais sur l’essentiel. Elles ne vous disent jamais: “Quel est le son de sa voix? Quels sont les jeux qu’il préfère? Est-ce qu’il collectionne les papillons?” Elles vous demandent: “Quel âge a-t-il? Combien a-t-il de frères? Combien pèse-t-il? Combien gagne son père ?” Alors seulement elles croient le connaître.
Le jugement (chapitre 10)
“Il est bien plus difficile de se juger soi-même que de juger autrui. Si tu réussis à bien te juger, c’est que tu es un véritable sage.”
La vanité (chapitre 11)
“Admirer signifie reconnaître que je suis l’homme le plus beau, le mieux habillé, le plus riche et le plus intelligent de la planète.”

Le matérialisme (chapitre 13)
—Et à quoi cela te sert-il de posséder les étoiles?
—Ça me sert à être riche.
—Et à quoi cela te sert-il d’être riche?
—À acheter d’autres étoiles, si quelqu’un en trouve.
Le spirituel (chapitre 26)
“Les gens ont des étoiles qui ne sont pas les mêmes. Pour les uns, qui voyagent, les étoiles sont des guides. Pour d’autres, elles ne sont rien que de petites lumières. Pour d’autres qui sont savants, elles sont des problèmes. Pour mon businessman, elles étaient de l’or. Mais toutes ces étoiles-là se taisent. Toi, tu auras des étoiles comme personne n’en a.
Dictionnare
bien que (loc conj) – although
enjeu (nm) – stake
feint, e (adj) – feigned
acerbe (adj) – acerbic
oser (v) – to dare
dépourvu, e (adj) – lacking in
en l’occurrence (loc adv) –
as it happens
dévoiler (v) – to reveal