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Le petit beurre nantais
Le biscuit préféré des écoliers
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Le petit Lu, comme l’appellent les Français, est un symbole de la tradition gastronomique française. Tout le monde le connaît, chacun l’a dégusté au moins une fois. Ce biscuit original est devenu un classique. Les enfants aiment bien grignoter les bords avant de le dévorer. Les adultes le dégustent avec un thé ou un café.

Histoire du biscuit
L’histoire du Petit Beurre débute au XIXe siècle à Nantes, dans le sud-ouest de la France.
Jean-Romain Lefèvre et Pauline-Isabelle Utile sont un couple de biscuitiers. Ils vendent des biscuits dans un magasin luxueux du centre de Nantes. Ce sont eux qui inventent la célèbre marque en utilisant les initiales de leurs noms (LU). Ils viennent de l’est de la France et s’installent à Nantes en 1846. Ils fabriquent des biscuits traditionnels de l’est de la France comme les biscuits de Reims. Ils importent aussi des biscuits anglais pour une clientèle bourgeoise qui a adopté la coutume du “tea-time”.
Leurs fils Louis, né en 1858, séjourne en Angleterre pour étudier la fabrication des biscuits. Il veut créer les siens. En 1886, il fait construire une usine sur le bord de la Loire qui traverse Nantes. Elle mesure 2 000 m² et emploie quatorze ouvriers. Ils sont plus d’un millier en 1910.
Le rayonnement de la marque se déploie grâce à l’Exposition universelle de Paris en 1900. Louis Lefèvre-Utile aménage un pavillon qui frappe les esprits: un phare de 36 mètres de haut fait face à la tour Eiffel. Elle est couronnée d’une boîte stylisée où les lettres LU sont gravées en majuscules. Le Petit Beurre obtient un Grand Prix d’Excellence qui sera mentionné sur les emballages.
La publicité a également un rôle prépondérant dans le succès du biscuit. L’affiche célèbre du petit écolier a fortement contribué à l’entrée du Petit Beurre dans le goûter des enfants. Elle a été dessinée par un illustrateur français, Firmin Bouisset. Il prend pour modèle le propre fils de Louis Lefèvre-Utile.

Une forme particulière
Louis voulait fabriquer un biscuit qui se mange tous les jours. Il a eu cette idée originale de faire figurer sur le biscuit les mesures de temps. La forme du biscuit ne doit donc rien au hasard.
Elle est rectangulaire avec quatre coins qui correspondent aux quatre saisons. Chaque longueur comporte quatorze dents et chaque largeur comporte dix dents. Additionnées aux quatre coins extérieurs, ce sont cinquante-deux dents qui symbolisent les cinquante-deux semaines de l’année.
Le biscuit est imprimé avec vingt-quatre trous en rangées de six qui évoquent les vingt-quatre heures de la journée. Enfin, les sept centimètres de longueur rappellent les sept jours de la semaine.
Sur trois lignes, la mention LU PETIT-BEURRE NANTES est reproduite sur chaque biscuit. Le B se situe très exactement au milieu du biscuit. La forme du Petit Beurre est toujours la même depuis plus de 135 ans.
La composition du petit Lu est également inchangée depuis sa création: beurre frais, farine, sucre et une touche de lait pour la dorure. Les proportions sont tenues secrètes.
À l’origine, la longueur du biscuit était de sept centimètres. Elle a été abaissée à soixante-cinq millimètres pour faciliter l’emballage. C’est la même chose pour la largeur qui est passée d’un centimètre à cinquante-quatre millimètres. Le poids a également été modifié. Il est désormais de 8,33 grammes contre 10 au début de sa fabrication.
Les biscuits sont emballés par six ou par douze. On trouve encore des boîtes en fer-blanc dans lesquelles les biscuits étaient vendus à l’origine. Elles assuraient une longue conservation au petit gâteau.
Le Véritable Petit Beurre
Comme tout produit à succès, le Petit Beurre a été copié de nombreuses fois. Lorsque Louis Lefèvre-Utile dépose enfin la marque, il lance une grande campagne de publicité en renommant son biscuit le Véritable Petit Beurre (VPB). Petit Beurre devient une marque. Les biscuits des concurrents doivent donc s’écrire petits-beurre.
Jusqu’en 1999, l’usine française produit chaque année plus de neuf mille tonnes de Petit Beurre soit environ un milliard de biscuits. Depuis, le groupe LU a été racheté par les géants de l’industrie agroalimentaire. Malgré quelques aménagements de ses dimensions, la recette du biscuit reste la même.
S’il n’est plus fabriqué en France, il reste une des tours de l’usine LU près de Nantes. Elle se visite pour le coût modique de deux euros. Un bar a été aménagé ainsi qu’un restaurant et une salle spectacle. L’endroit s’appelle le Lieu Unique (LU). Les Nantais restent nostalgiques de l’odeur de cuisson des biscuits qui se répandait dans toute la ville.
De renommée internationale, le Petit Beurre fait partie du patrimoine gastronomique français. L’utilisation du marketing a été décisive. Cependant, la qualité du produit n’a jamais été sacrifiée. Populaire et distingué à la fois, le Petit Beurre reste une des références du marché du biscuit.
Dictionnare
déguster (v) – to savour
grignoter (v) – to nibble
biscuitier (nm) – cookie maker
se déployer (v) – to extend
aménager (v) – to install
phare (nm) – lighthouse
emballage (nm) – packaging
prépondérant, e (adj) – prominent
affiche (nf) – poster
goûter (nm) – afternoon snack
au hasard (loc adv) – randomly
abaisser (v) – to lower
fer-blanc (nm) – tin
déposer (v) une marque – to trademark
marque (nf) – brand
agroalimentaire (adj) – food-processing
modique (adj) – modest