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Les sœurs Brontë
L’évasion par l’écriture
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C’est une fratrie étonnante. On lui doit quelques-unes des plus grandes œuvres de la littérature anglaise. Ces ouvrages se trouvent dans presque toutes les bibliothèques du monde.
Les sœurs Charlotte, Emily, Anne mais aussi leur frère Branwell se sont servis de leur plume pour échapper à une vie d’isolement.
En 1820, la famille Brontë s’installe à Haworth, un village du West Yorkshire, dans le nord de l’Angleterre.
La mère, Maria, meurt en 1821. Le père, Patrick, un pasteur, offre à ses enfants l’accès à l’éducation. À cette époque, la population du nord de l’Angleterre est pauvre et peu éduquée. C’est dans ce presbytère que les enfants grandissent. De nos jours, c’est encore un lieu de pèlerinage pour les écrivains et les lecteurs.
La famille Brontë vit repliée sur elle-même dans les landes du Yorkshire. Pendant ce temps, la révolution industrielle est en plein développement.
En 1826, un simple achat va tout bouleverser, celui d’une boîte de douze soldats de bois. Chaque enfant s’empare d’un des “Jeunes Hommes”. Il en fait rapidement le héros d’histoires rocambolesques. Les figurines servent de point de départ à l’élaboration d’un royaume imaginaire, Angria.
En 1831, Emily et Anne créent leur propre univers, baptisé Gondal. Il est doté de lois, d’une histoire et d’une géographie. Ces éléments sont détaillés dans des milliers de petits feuillets réunis en livres minuscules.
Pendant treize ans, cette œuvre commune prend de l’ampleur. C’est le fondement des œuvres plus abouties qui ont été publiées.
En 1846, les trois sœurs publient une première fois. Ce sont des poèmes qui ont peu de succès. La percée survient en 1847, lorsqu’elles publient, chacune, des romans. Jane Eyre, de Charlotte, rencontre son public. Grâce à ce livre, ses deux sœurs sortent de l’ombre. Elles obtiennent une chance d’être publiées à leur tour.
En 1848, Branwell meurt de la tuberculose, qui est très répandue à cette époque. Il a 31 ans. Emily le suit la même année, à 30 ans, et Anne en 1849, à 29 ans. Charlotte se retrouve toute seule. Elle se marie en 1854. Elle meurt un an plus tard, à 38 ans, des complications d’une grossesse.
Leurs vies ont été courtes, mais fécondes. À elles seules, les sœurs Brontë ont légué à la littérature anglaise trois chefs-d’œuvre. En pleine ère victorienne, elles ont participé aux balbutiements de la littérature féministe. Pour la première fois, les sentiments d’une femme qui vit une relation amoureuse sont exprimés par une femme.
“C’est la première fois qu’on écrit des romans avec des personnages féminins très forts […] qui osent se sortir de conditions misérables, avec leur propre détermination, et surtout par la connaissance. C’est un hommage à l’éducation des femmes. ”
—Évelyne Ferron, historienne.
Ce qui est étonnant, c’est la justesse de l’analyse de la position de la femme dans la société. En effet, les sœurs Brontë vivent loin de toute société, dans des paysages sauvages. Pourtant, leurs romans sont originaux, voire révolutionnaires. Les passions humaines sont le moteur des récits, alors que ces jeunes filles vivent un quotidien monotone.
Leurs trois romans font partie des classiques de la littérature.
Jane Eyre
Roman publié en octobre 1847 par Charlotte Brontë
Jane Eyre est pauvre et orpheline. Elle n’est pas très jolie. Grâce à sa force de caractère, elle parvient à trouver sa place dans la société et à trouver l’amour. Elle reste fidèle à ses principes. Elle surmonte les épreuves sans perdre la foi en son avenir. Ce roman raconte aussi une passion amoureuse qui défie tous les obstacles. Le récit a une part de mystère. Il est ponctué de coups de théâtre.

Les Hauts de Hurlevent
roman publié en 1847 par Emily Brontë
Les Hauts de Hurlevent sont des terres balayées par les vents du nord. Une famille y vit heureuse. Mais un jeune bohémien apporte le malheur, c’est Heathcliff. Il est adopté et aimé par le père de famille, Monsieur Earnshaw. Mais ses enfants le méprisent. Heathcliff cache son amour pour Catherine, la fille de son bienfaiteur. Il prépare une vengeance diabolique. Il s’approprie la fortune de la famille et réduit les héritiers en esclavage. La malédiction pèse sur toute la descendance jusqu’au jour où la fille de Catherine aime à son tour un être misérable et fruste.
La Recluse de Wildfell Hall Roman publié en 1848 par Anne Brontë

La Recluse de Wildfell Hall
Roman publié en 1848 par Anne Brontë
Qui est la mystérieuse nouvelle locataire de Wildfell Hall? On ne sait pas d’où vient cette artiste qui se fait appeler Madame Graham. Elle se dit veuve et vit comme une recluse avec son jeune fils. Son arrivée alimente toutes les rumeurs. Elle éveille l’intérêt d’un cultivateur, Gilbert Markham. Celui-ci réussit à se lier d’amitié avec Madame Graham. Naît entre eux un amour qu’elle refuse de toutes ses forces.
De plus, la famille de Gilbert s’oppose à cette relation. Petit à petit, Gilbert lui-même se met à douter de sa secrète amie. Pourquoi un voisin, Frederick Lawrence, veille-t-il si jalousement sur elle ? Entretiendraient-ils une liaison? Publié en 1848, ce roman analyse la place des femmes dans la société victorienne. Ce livre est aujourd’hui considéré comme l’un des premiers romans féministes.
Dictionnare
fratrie (nf) – siblings
pèlerinage (nm) – pilgrimage
se replier (v) sur soi-même – to withdraw into oneself
bouleverser (v) – to move deeply
s’emparer (v) – to seize
rocambolesque (adj) – fantastic
royaume (nm) – kingdom
propre (adj) – own
prendre (v) de l’ampleur – to gain in importance
abouti, e (adj) – accomplished
percée (nf) – breakthrough
grossesse (nf) – pregnancy
chef-d’oeuvre (nm) – masterpiece
balbutiements (nmpl) – early stages
justesse (nf) – accuracy
foi (nf) – faith
avenir (nm) – future
défier (v) – to challenge
coup (nm) de théâtre – sudden twist in the action
balayer (v) – to sweep
malheur (nm) – misfortune
mépriser (v) – to despise
bienfaiteur (nm) – benefactor
héritier (nm), héritière (nf) – heir
esclavage (nm) – slavery
fruste (adj) – rough
se dire (v) – to pretend being someone
veuf (nm), veuve (nf) – widow
alimenter (v) – to feed